This is Chroniques Egrégoriennes

Des chroniques d’un anti-expert sur l’Amérique, les américains et le règne universel de la Machine.

Bienvenue sur mes Chroniques Egrégoriennes, où vous pourrez lire des textes de mon cru, des revues de publications libres en langue anglaise et des traductions d’auteurs américains et anglophones importants et méconnus [ou ignorés, voire censurés] en France et en langue française.

En d’autres termes, mon ambition est donc d’être un passeur, non seulement d’œuvres en langue anglaise permettant d’expliquer le grand renversement en cours, mais aussi d’informations essentielles que les médias oligarchiques se refusent à commenter. Une de mes premières publications, après l’essai de N.S. Lyons, sera un résumé et une analyse des Twitter Files, sur lesquels le silence de la presque quasi-totalité des médias européens équivaut à une faute professionnelle.

Le nom de ce Substack est inspiré par l’emploi, dans son essai inaugural signé N.S. Lyons, de la métaphore de l’égrégore, un terme d’occultisme qui désigne un démon représentant l’inconscient collectif. Car le règne de la Machine, pour reprendre l’expression de Paul Kingsnorth, dont le moteur est l’obsession de la maitrise rationnelle, agit comme une sorte de démon convoqué dans les groupes qui ont fait de la Machine un objet de culte. Le propre de l’égrégore est que l’esprit convoqué par le groupe finit par posséder les esprits qui le compose dans un phénomène d’aliénation. « Je me demande, dit un des personnages des Possédés, qui nous devons remercier pour avoir si habilement travaillé les esprits que personne n’a plus une idée à soi."

Je ne m’en cacherai pas. Ces chroniques sont d’inspiration mélancolique. Une profonde mélancolie devant le spectacle de l’effondrement du continent européen, une Europe où je suis né, où j’ai grandi et à laquelle tout me ramène, à commencer par mon acceptation sans réserve, paraphrasant Pierre Manent, de la proposition chrétienne. Une proposition qui est à la fois le don universel de l’Europe au monde, le centre agissant de l’Europe et sa seule porte de salut.

Paradoxalement, il sera beaucoup plus question des Etats Unis que d’Europe dans ces chroniques, où j’ambitionne de parler de l’Amérique, de mes compatriotes américains et de la nature du pouvoir qui s’est affermi au cours du siècle américain. Ce pouvoir, vous l’aurez compris, est celui de la Machine.  

Au cours des trois années écoulées, depuis l’entrée en mars 2020 dans la crise du Covid, nous avons assisté à un moment de révélation au sens biblique du terme.  Mars 2020 marque l’entrée du monde dans un assaut d’une ampleur sans précédent des forces du Mal, c’est-à-dire de la Machine, contre la possibilité même d’une vie décente. Bernanos écrivait, dans son essai prophétique, La France contre les robots : « on ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. » Et dans le grand renversement auquel nous sommes en train d’assister, on ne comprend rien aux problèmes du monde si on ne prend pas la mesure du pouvoir et de sa projection depuis son cœur américain. En d’autres termes, le Mal n’a pas d’adresse, mais l’intensité du culte dont il est l’objet est plus forte à certains endroits que d’autres, et j’ai la chance ou la malchance de résider à quelques kilomètres de son Vatican. Et d’avoir été initié à ses rites.

Ainsi, Chroniques Egrégoriennes se veut un lieu d’information et de réflexion sur les Etats Unis tranchant avec la bien-pensance grégaire et servile, le conformisme, la paresse et la vision touristique des « experts » débitant en quantité industrielle des platitudes dangereuses sur les Etats Unis, les américains et l’industrie de subjugation globale des âmes et des corps qui opère depuis les rives du Potomac.

En revanche, il sera beaucoup question du pays américain, de ses anonymes, ceux qu’on n’entend pas. Ou plus. Ceux dont même la littérature, sous l’emprise, elle-aussi, de l’égrégore, ne parle plus, sauf en de très rares occasions, pour se concentrer exclusivement sur l’exploration, sous toutes ses coutures, du vide intérieur de la classe qui lit le New Yorker. Car pour les experts, comme pour la classe décrite dans les romans de Jonathan Franzen, cette classe qui vit dans un monde de signaux électroniques et symboles chaque jour plus éloignés d’une réalité concrète, le pays, comme le dit si bien Wendell Berry, « veut dire le gouvernement, l’économie, l’armée, les moyens de transport, et les plus spectaculaires parcs naturels et la nature vierge. » Leur représentation de ce pays, poursuit Berry, exclut le pays réel, « celui qui produit leur nourriture, leurs vêtements, leurs abris, leurs carburants, leurs minerais. Ce pays bien réel leur est aussi étranger qu’une contrée lointaine. »

 Qui suis-je ?

Je suis un auteur franco-américain vivant à University Park, dans l’Etat du Maryland, dans l’agglomération de Washington DC. Catholique pratiquant, je vis au sein de la communauté catholique rassemblée autour de l’Eglise de Saint Jérôme, et des deux écoles nommées après le même Saint offrant une éducation classique sur le modèle du Trivium (grammaire, logique, rhétorique). Ma communauté, symbole de l’association volontaire dans laquelle Tocqueville avait décelé la nature démocratique de la société américaine au XIXe siècle, a été distinguée dans l’excellent livre de Rod Dreher, Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus : Le pari bénédictin.

Surdiplômé et ancien avocat d’affaires, j’ai été le complice pendant plusieurs années d’une entreprise de subjugation des âmes et des corps des populations les plus pauvres de la planète nommée aide au développement. J’ai en effet passé plusieurs années à travailler comme consultant pour des organisations comme la Banque Mondiale et les agences de développement américain, entre autres, où j’ai été aux premières loges pour observer l’entreprise d’asservissement des populations les plus démunies au règne de la machine.

Auteur du Substack en anglais Limits and Hope, j’ai écrit plusieurs livres, dont :

·         Christopher Lasch, Un populisme vertueux, Michalon, 2018, sur la pensée de Christopher Lasch, un auteur essentiel pour comprendre ce qui nous arrive.

·          L’assujettissement des nations , Editions Charles Léopold Mayer, 2017. sur cette institution austère de l’arbitrage d’investissement qui permet aux groupes les plus puissants de la planète d’exercer un racket légal envers des Etats du sud lorsque ceux-ci s’aventurent à édicter des règles davantage protectrices de leurs populations que des investisseurs étrangers. 

·         Les obstacles juridiques à la transition écologique, un volumineux rapport pour la fondation Identité et Démocratie sur la constitutionnalisation, au sein des institutions juridiques de la modernité libérale, de l’impératif catégorique de la croissance et de destruction du monde naturel.

J’ai aussi écrit des tribunes, articles, entretiens et essais parus dans Le Figaro, la regrettée Revue Limite, La revue Esprit, la Revue des deux mondes, Marianne, Front Populaire , entre autres publications.

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